Une fleur disparue

Dans notre prairie, il y avait une fleur. Dès son arrivée, toutes les autres l’avaient accueillie, et elle s’était parfaitement intégrée à cette harmonie pastorale que nous formions. Pourtant, sa couleur, du même ton que les autres, était plus vive. Son parfum, du même arôme que les autres, était plus fort. Par ces propriétés qui la rendaient unique, elle avait conféré à la prairie, une saveur particulière. Une saveur dont tout le parc floral se délectait, et dont il s’imprégnait au fil des années.

Elle était la lumière qui redonne l’éclat aux couleurs.

Elle était l’essence qui aurait pu manquer à Chanel, pour créer son numéro 5.

Malgré le vent qui périodiquement emportait quelques-unes de ses pétales, elle dynamisait la prairie de son optimisme. Elle se réveillait chaque jour satisfaite d’être là, et se réjouissait de s’épanouir une nouvelle fois, durant cette journée qui lui était donnée.

Ce maudit vent récidiviste a fini par devenir bourrasque, et la petite fleur n’a pas résisté à son souffle.

Son absence laisse la prairie dans un grand désarroi. Mais sa présence aura fait grandir les fleurs qui l’entouraient, car même vaincue par le vent, son passage dans la prairie restera à jamais, une victoire du soleil de la vie.

 

À Louise et Frédéric.


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